La césarienne est l’une des interventions chirurgicales les plus couramment éffectuées en obstétrique et est certainement l’une des plus anciennes opérations en chirurgie. Son incidence est en hausse de part le monde entier. Malgré les immenses progrès réalisés en technique obstétricale et en anesthésie pour offrir une meilleure sécurité materno-fœtale lors de la césarienne, les taux de complications maternelles notamment infectieuses restent élevées, mettant quelques fois en jeu le pronostic vital et le devenir obstétrical des patientes.

L’objectif de notre étude était de déterminer le risque d’infection post opératoire des césariennes pratiquées pendant la deuxième moitié d’une garde hospitalière.

Il s’agissait d’une étude prospective analytique comparant deux groupes de femmes opérées par une césarienne en urgence au service de gynécologie et obstétrique pendant l’année 2018. Le premier groupe (g1) comporte 319 femmes qui ont eu leur césarienne pendant la première moitié d’une garde hospitalière soit avant minuit. Le deuxième groupe (g2) comporte 265 femmes opérées après minuit.

Les caractéristiques générales des femmes des deux groupes étaient identiques. Toutes les patientes ont été opérées par des résidents en formation. La souffrance fœtale aiguë a été l’indication opératoire la plus fréquente dans les deux groupes sans différence significative entre les deux groupes. La durée de l’acte opératoire a été statistiquement plus prolongée dans le g2 (64mn versus 48mn, p<10⁻³). Le taux global de l’infection post opératoire a été de 4,5 % dans le g2 versus 1,1 % dans le g2 avec une différence significative. Quatre cas du g2 ont eu une reprise chirurgicale pour péritonite postopératoire.

La césarienne après minuit constitue un facteur de risque de complications post opératoire. Ces résultats interpellent à un renforcement des mesures d’asepsie péri-opératoire dans nos blocs opératoires afin de réduire les complications infectieuses.